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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 16:46

Corbaea scandens1-1Mauvaise nouvelle pour les allergiques aux pollens. Jusqu'à présent, il était difficile d'établir un lien direct entre la hausse des allergies et le réchauffement climatique, plusieurs autres facteurs pouvant entrer en jeu (pollution urbaine, usages intensifs de pesticides dans l'agriculture ou de produits chimiques volatils dans l'habitat, ...). Dans une étude parue en mars dans les Proceedings de l'Académie des Sciences des USA (lien vers l'article), une équipe américaine a mis en évidence un lien direct entre la hausse des températures sur les 20 dernières années et l'allongement de la saison des pollens en amérique du nord (le résultat étant sans doute transposable aux autres régions du monde).

 

Lors de leur étude, les chercheurs de l'équipe se sont intéressés aux pollens de la famille Ambrosia, responsable à eux seuls de plus de la moitié des allergies aux pollens aux USA en automne et en été. Dans plusieurs stations situées à différentes latitudes mais à des altitudes équivalentes et éloignées de grands centres urbains, ils ont enregistrés la concentration de pollens dans l'atmosphère au fil du temps, ce qui leur a permis d'établir la durée de la saison des pollens.

La conclusion de l'étude est que cette durée est directement liée au décalage des jours auxquels les premières gelées surviennent en automne avec le réchauffement climatique, et au nombre de jour sans gel. Par ailleurs, l'augmentation de la durée de la saison des pollens est d'autant plus grande que la station se situe plus au nord. Ainsi, alors que cette durée n'a pas augmenté dans le sud des USA (Texas et Oklahoma) entre 1995 et 2009, elle a augmenté de plus de 25 jours (passant de 2 à 3 mois) dans le sud du Canada. A noter que selon les auteurs, ces observations sont en conformité avec les prévisions du GIEC selon lesquels la hausse des températures est plus marquée dans les latitudes élevées.

 

plus qu'à acheter des mouchoirs...

 

 

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 21:16

Coral reef in Ras Muhammad nature park (Iolanda reef)On savait déjà le corail en danger du fait de l'acidification des océans liée à l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère (j'ai prévu écrire un article sur ce phénomène dans un futur proche).

 

Une étude parue récemment dans la revue scientifique Science montre qu'il serait également très vulnérable à une augmentation de la température des eaux de surface de ces mêmes océans. Rappelons que les récifs coralliens constituent des milieux particulièrement riches en biodiversité, et que leur dégradation pourrait entraîner des pertes considérables tant au niveau de cette biodiversité que des ressources halieutiques.

 

Plus précisément, l'étude d'un récif corallien de la mer rouge a mis en évidence une corrélation entre la hausse de la température de surface des eaux et une diminution de la vitesse de croissance du squelette de carbonate de calcium du corail.

Hors, pour qu'un récif corallien puisse perdurer, il faut que la vitesse de croissance de son squelette minéral soit au moins égal à sa disparition du fait de l'érosion. La croissance de ce squelette est limité par l'apport d'un "carburant" généré par photosynthèse par une algue vivant en symbiose avec le corail, la zooxanthelle. Cette algue constitue en quelque sorte le réservoir de carbone du corail, qui lui permet de croître.

Cependant, passé un certain seuil de température, le rendement de photosynthèse de la zooxanthelle se met à diminuer, réduisant d'autant l'apport en carbone pour le corail, et limitant de fait ses possibilités de croissance. Et ce bien avant que n'apparaissent des phénomènes de blanchiment du corail.

 

La figure de gauche ci-dessous montre ainsi les variations de la vitesse de croissance du squelette carboné du récif corallien étudié (le zéro correspond à la moyenne 1950-2000) en fonction des variations de températures estivales (le zéro correspond là encore à la moyenne 1950-2000). Au début des années 1940, un réchauffement temporaire des eaux de surfaces a conduit à une diminution de la vitesse de croissance du squelette du corail, mais il a été compensé par un refroidissement lui aussi temporaire. En revanche, depuis le milieu des années 1990, la vitesse de croissance a toujours été inférieure à sa moyenne 1950-2000 du fait d'eaux plus chaudes (figure de droite), et la tendance semble aller en s'accélérant.

 

coral growth anomaly

coral growth vs temperature

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En utilisant un modèle optimiste du GIEC pour l'évolution des températures sur les décennies à venir, et en extrapolant les données obtenues sur la dépendance en température de la vitesse de croissance, les auteurs de l'étude indiquent que cette vitesse pourrait devenir nulle dès 2060-2070 (et ce sans prendre en compte l'acidification des océans, elle même un facteur très négatif). Rappelons que cette vitesse n'a pas besoin d'être nulle pour que le récif corallien soit en danger, il suffit qu'elle soit inférieure à la vitesse de dégradation due à l'érosion...

 

La conclusion des auteurs de l'article est assez nette : "Les données disponibles montrent que sans une diminution rapide et importante des émissions de gaz à effet de serre en dessous des modèles du GIEC, les pressions sur le corail due au stress thermique conduiront certainement à des détérioration des récifs coralliens de la mer rouge d'ici à la fin du siècle".

 

Et la situation est sans doute transposable aux autres océans et mers de la planète...

 

 

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 19:57
Malaspina Glacier from spaceDans une étude qui vient de paraître dans Nature geoscience (disponible ici), une équipe franco-canadienne montre que la vitesse de fonte des glaciers entre 1962 et 1996, et leur contribution à la hausse du niveau des mers, a été légèrement surestimée.

On mesure la vitesse de fonte des glaciers en observant l'évolution de l'altitude de leur surface. Jusqu'à récemment, les mesures étaient faites par un laser aéro-porté au centre de quelques glaciers. Les variations étant plus rapides au centre, la vitesse de fonte était automatiquement surestimée. Dans cette nouvelle étude, la variation d'altitude a été mesurée de manière globale en utilisant des données satellitaires (satellites SPOT 5 et ASTER). Résultat, la contribution à la hausse du niveau des mers de la fonte des glaciers d'Alaska entre 1962 et 1996 a été en réalité de 0.12 mm par an en moyenne, contre 0.17 mm par an d'après les études précédentes. Les données recueillies montrent également que la vitesse de fonte des glaciers est très hétérogène d'un point de vue géographique, ce qui explique également la faible fiabilité des études précédentes qui ne prenaient en compte qu'un nombre limité de points.

Ceci étant dit, les auteurs concluent en insistant sur le fait que l'accélération très rapide de la fonte observée depuis le début des années 1990 est bien réelle, avec une contribution à la hausse du niveau des mers de 0.25 mm par an, soit plus de deux fois plus qu'au cours de la période 1962-1996.


articles liés :
- En Alaska, conférence des peuples indigènes sur les changements climatiques
- Les températures de l'Arctique sont les plus chaudes depuis 2000 ans



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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 21:00
Dans un article paru dans le dernier numéro de Science (l'une des 2 revues scientifiques les plus prestigieuses), une équipe internationale réunissant des laboratoires américains et danois spécialisés dans les géosciences et le climat retrace l'histoire du climat en de l'Arctique sur les deux derniers millénaires.



Pour "reconstruire" l'évolution du climat sur cette période de temps, les chercheurs impliqués se sont basés sur plusieurs données expérimentales complémentaires et indépendantes : sédiments issus de 14 lacs de l'Arctique, et données concernant des glaces et des arbres fossilisés déjà publiées dans une précédente étude. Ils ont ensuite intégré ces données dans un programme de simulation du climat.

Les conclusions de leur étude, qui a duré 5 ans, font froid dans le dos. Cette étude montre en effet que les températures moyennes de l'Arctique étaient en baissent régulière depuis 2000 ans, avec une vitesse de refroidissement de 0,02°C par siècle, du fait d'une diminution de l'énergie reçue du soleil. Etait en baisse, parce que cette évolution naturelle s'est brusquement interrompue au cours du siècle dernier (voir courbe), avec une hausse brusque et très rapide. Si bien que les températures moyennes de l'Arctique sont actuellement 1,4°C plus élevées que ce qu'elles auraient été en poursuivant leur cycle naturel. Et cette hausse s'explique et se modélise parfaitement en prenant en compte l'effet des émissions de gaz à effet de serre qui ont explosé depuis le début de l'ère industrielle, aucun phénomène naturel ne pouvant expliquer une rupture aussi rapide et marquée. Preuve encore s'il en fallait du lien direct entre émissions de gaz à effet de serre et réchauffement climatique.

L'Arctique est souvent présenté comme un laboratoire grandeur nature des effets du réchauffement climatique. Et pour citer l'un des auteurs de l'étude : "we know that the processes responsible for past Arctic amplification are still operating (...) Consequently, Arctic warming will continue to exceed temperature increases in the rest of the Northern Hemisphere, resulting in accelerated loss of land ice and an increased rate of sea level rise, with global consequences.”  (Nous savons que les phénomènes à l'origine de l'amplification arctique (le réchauffement y est plus marqué qu'ailleurs) sont toujours à l'oeuvre. (...) En conséquence, le réchauffement de l'Arctique va continuer d'être plus important que la hausse des températures du reste de l'hémisphère Nord, ce qui va entraîner une fonte accélérée des glaces et une hausse plus rapide du niveau des mers, avec des conséquences globales).

Pendant ce temps, une majorité de français est toujours opposée à la taxe carbone, qui ne serait pas nécessaire.



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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 08:12
Depuis trois jours, 2000 climatologues étaient réunis dans la capitale Danoise pour une conférence destinée à partager les dernières données concernant le réchauffement climatique, et aussi un peu dans le but de préparer le sommet international de la fin d'année.

La conclusion de la conférence est plutôt effrayante, puisqu'il semble que le réchauffement serait plus rapide que ce qui était dit jusqu'à présent, et plus proche des pires scénarios que de la moyenne, voire même pire.

L'exemple assez parlant qui a été donné en conclusion, c'est que d'ici à la fin du siècle, le niveau des mers n'augmenterait pas de 20 à 50 cm mais plutôt de 50 cm à 1 m... Sachant que le passage du premier scénario au second a eu lieu en l'espace de ... 2 ans !

Pour mémoire pour le réchauffement lui-même, suivant les actions que nous entreprendrons pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et suivant les modèles, l'augmentation de température serait compris d'ici à 2100 entre 2 et 6,5 °C... Sachant que 6°C, c'est à peu près ce qui nous sépare dans l'autre sens de la dernière glaciation, avec plusieurs centaines de mètres de glace au niveau de la France... Difficile d'imaginer à quoi la terre pourra ressembler...


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