ou comment la lutte de la majorité républicaine à la chambre des représentants contre le président des USA est en passe de donner un sérieux coup de frein à la recherche dans le domaine des énergies renouvelables...
Le contexte :
Lors des dernières élections de mi-mandat, Barack Obama a perdu sa majorité à la chambre des représentants. Son budget doit donc être maintenant négocié avec la majorité républicaine. Lors du premier passage au vote, la proposition de budget fédéral pour l'année a été rejetée. Les services fédéraux fonctionnent donc pour l'instant avec une loi de finance temporaire, qui dure jusqu'à ces jours ci, avec nécessité de négocier le budget pour la suite de l'année, et donc une lutte pied à pied entre le gouvernement et la majorité républicaine.
Le 21 février dernier, celle-ci a fait voter avec succès une proposition de loi réduisant les dépenses de 61 milliards de dollars. On aurait pu penser que seuls les projets "emblématiques" de la présidence démocrate seraient touchés (couverture santé, fin des baisses d'impôts, ...). En réalité, d'autres secteurs un peu moins médiatiques ont été les premières victimes.
Le DOE est une agence fédérale, disposant d'un budget de plus de 20 milliards de dollars, donc l'un des principaux rôles principale est de "coordonner la transition des USA vers les énergies propres", tant sur le plan industriel que sur celui de la recherche. Cette agence est divisée en plusieurs bureaux, dont celui des sciences, qui possède un budget annuel de prêt de 5 milliards de dollars. A titre de comparaison pour la France, le budget du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) est d'un peu plus de trois milliards d'euros. Le bureau des sciences du DOE financent 10 laboratoires en propre, ainsi que des projets de recherche dans la plupart des universités américaines, et figure donc parmi les acteurs de tout premier plan de la recherche mondiale dans le domaine des énergies renouvelables.
Le résultat :
La majorité républicaine ne se cache pas d'être farouchement opposée à toute contrainte de l'économie américaine visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Les négociations budgétaires lui ont donc donné une occasion idéale de mettre un frein à la bonne volonté de Barack Obama dans ce domaine. En effet sur les 61 milliards de dollars de coupe budgétaires, 900 millions seront pris sur le budget du Bureau des Sciences du DOE, soit une baisse de son budget de ... 18% ! Evidemment avec une telle baisse, ce sont tous les projets de recherche financés qui risquent d'être impactés, avec un ralentissement à prévoir des développements technologiques.
A l'heure actuelle cette proposition de loi doit encore passer devant les sénateurs, ou la lutte va se poursuivre. Cette coupe budgétaire n'est donc pas encore définitive. Mais il s'agit sans doute d'un symbole fort de ce que va être la politique de la majorité républicaine sur les deux ans à venir.
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