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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 21:00
Dans un article paru dans le dernier numéro de Science (l'une des 2 revues scientifiques les plus prestigieuses), une équipe internationale réunissant des laboratoires américains et danois spécialisés dans les géosciences et le climat retrace l'histoire du climat en de l'Arctique sur les deux derniers millénaires.



Pour "reconstruire" l'évolution du climat sur cette période de temps, les chercheurs impliqués se sont basés sur plusieurs données expérimentales complémentaires et indépendantes : sédiments issus de 14 lacs de l'Arctique, et données concernant des glaces et des arbres fossilisés déjà publiées dans une précédente étude. Ils ont ensuite intégré ces données dans un programme de simulation du climat.

Les conclusions de leur étude, qui a duré 5 ans, font froid dans le dos. Cette étude montre en effet que les températures moyennes de l'Arctique étaient en baissent régulière depuis 2000 ans, avec une vitesse de refroidissement de 0,02°C par siècle, du fait d'une diminution de l'énergie reçue du soleil. Etait en baisse, parce que cette évolution naturelle s'est brusquement interrompue au cours du siècle dernier (voir courbe), avec une hausse brusque et très rapide. Si bien que les températures moyennes de l'Arctique sont actuellement 1,4°C plus élevées que ce qu'elles auraient été en poursuivant leur cycle naturel. Et cette hausse s'explique et se modélise parfaitement en prenant en compte l'effet des émissions de gaz à effet de serre qui ont explosé depuis le début de l'ère industrielle, aucun phénomène naturel ne pouvant expliquer une rupture aussi rapide et marquée. Preuve encore s'il en fallait du lien direct entre émissions de gaz à effet de serre et réchauffement climatique.

L'Arctique est souvent présenté comme un laboratoire grandeur nature des effets du réchauffement climatique. Et pour citer l'un des auteurs de l'étude : "we know that the processes responsible for past Arctic amplification are still operating (...) Consequently, Arctic warming will continue to exceed temperature increases in the rest of the Northern Hemisphere, resulting in accelerated loss of land ice and an increased rate of sea level rise, with global consequences.”  (Nous savons que les phénomènes à l'origine de l'amplification arctique (le réchauffement y est plus marqué qu'ailleurs) sont toujours à l'oeuvre. (...) En conséquence, le réchauffement de l'Arctique va continuer d'être plus important que la hausse des températures du reste de l'hémisphère Nord, ce qui va entraîner une fonte accélérée des glaces et une hausse plus rapide du niveau des mers, avec des conséquences globales).

Pendant ce temps, une majorité de français est toujours opposée à la taxe carbone, qui ne serait pas nécessaire.



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