12 mai 2009
2
12
/05
/mai
/2009
21:40
suite à mon article d'actualité d'hier, un petit zoom sur le charbon.
Comme le pétrole ou le gaz naturel, le charbon (ou la houille) est issu de la décomposition de végétaux il y a des millions d'années. Selon sa qualité, il est constitué de 90% à 97% de carbone (je mets de côté la lignite qui possède un taux de carbone nettement plus faible). C'est donc un combustible fossile, utilisé comme source d'énergie, mais fortement émetteur de CO2 et qui contribue donc très fortement à l'effet de serre et au réchauffement climatique.
Le charbon est l'une des sources d'énergie principale utilisées par l'homme : la part du charbon dans le mix énergétique mondiale est plus ou moins constante depuis quelques décennies et se situe autour de 25% (figure de gauche, échelle en million de tonnes équivalent pétrole, source : Agence Internationale de l'Energie AIE), un pourcentage légèrement inférieur à celui du pétrole et à peu près équivalent à celui du gaz naturel.
Par rapport au pétrole ou au gaz naturel, le charbon possède la particularité d'être majoritairement utilisé dans les pays où il est produit. Ainsi selon les statistiques d'Euracoal concernant le marché du charbon, les quantités échangées à l'internationales représentent moins de 15% de la production mondiale totale ! A quelques exceptions près, la carte des pays producteurs correspond donc à celle des pays consommateurs. En 2006, la production mondiale de charbon atteignait environ 5,5 milliards de tonnes (en incluant la lignite), soit une augmentation de presque 1,5 milliards de tonnes en moins de 10 ans (figure de droite, échelle en millions de tonnes de charbon, source AIE).
La majeure partie de cette augmentation est issue de la Chine, qui est de loin le premier producteur mondial de charbon, avec plus de 50% de la production mondiale.
Cette très forte augmentation de la production (et donc de la consommation, le charbon étant peu échangé sur le marché mondial), est évidemment lié à la croissance économique chinoise et plus précisément au développement de son réseau électrique. En effet, on le sait peu en France où la majeure partie de notre électricité est d'origine nucléaire, mais à l'échelle mondiale se sont les centrales thermiques au charbon qui constituent la technologie la plus utilisée, avec environ 40% de la production d'électricité (voir par exemple sur la figure de droite pour la production d'électricité en 2005, où l'on voit que la production d'électricité utilisant le charbon, en violet, équivaut pratiquement à celles utilisant le nucléaire, le gaz naturel et le pétrole réunis ! source AIE).
Cette utilisation suffit pratiquement à elle-seule à expliquer la hausse de la production chinoise, la Chine ayant construit en 2006 pour 93 GW (l'équivalent de 90 réacteurs nucléaires) de centrales thermiques au charbon, soit une centrale... tous les deux jours !
Comme le pétrole et le gaz naturel, le charbon est un combustible qui met des millions d'années à se former, nous épuisons donc les réserves à un rythme incomparablement plus rapide qu'elles ne se reconstituent. Comme pour le pétrole et le gaz naturel, il arrivera donc un moment où la production commencera à décliner faute de réserves exploitables.
D'après le World Energy Council (conseil mondial de l'énergie), les réserves mondiales prouvées de charbon se montaient en 2007 à 847 milliards de tonnes (51% de charbon de la meilleure qualité, 32% de qualité un peu inférieure et 17% de lignite), soit environ 140 ans de production au rythme de 2007 (sans doute nettement moins au vu le la croissance de la production). Evidemment, ces réserves sont inégalement réparties au niveau mondial, les trois principaux pays "bénéficiaires" étant les USA, la Russie et la Chine qui détiennent à eux trois de l'ordre de 60% des réserves (figure ci-dessous).
Néanmoins, il faut espérer pour l'avenir de la planète que ces réserves ne seront pas totalement utilisées. La combustion du charbon émet une quantité de CO2 proportionnelle à sa teneur en carbone. En excluant la lignite, cette quantité de dioxyde de carbone correspond à peu près à 3 tonnes de CO2 pour une tonne de charbon. Brûler la totalité des réserves, conduirait à des émissions de CO2 de l'ordre de 2 100 milliards de tonne, soit... 41 fois les émissions mondiales de tous les gaz à effet de serre pour l'année 2007 ! Malheureusement, si le charbon est la source d'énergie la plus "sale", c'est aussi la moins chère...
retour au sommaire thématique
Comme le pétrole ou le gaz naturel, le charbon (ou la houille) est issu de la décomposition de végétaux il y a des millions d'années. Selon sa qualité, il est constitué de 90% à 97% de carbone (je mets de côté la lignite qui possède un taux de carbone nettement plus faible). C'est donc un combustible fossile, utilisé comme source d'énergie, mais fortement émetteur de CO2 et qui contribue donc très fortement à l'effet de serre et au réchauffement climatique.
Le charbon est l'une des sources d'énergie principale utilisées par l'homme : la part du charbon dans le mix énergétique mondiale est plus ou moins constante depuis quelques décennies et se situe autour de 25% (figure de gauche, échelle en million de tonnes équivalent pétrole, source : Agence Internationale de l'Energie AIE), un pourcentage légèrement inférieur à celui du pétrole et à peu près équivalent à celui du gaz naturel.
Par rapport au pétrole ou au gaz naturel, le charbon possède la particularité d'être majoritairement utilisé dans les pays où il est produit. Ainsi selon les statistiques d'Euracoal concernant le marché du charbon, les quantités échangées à l'internationales représentent moins de 15% de la production mondiale totale ! A quelques exceptions près, la carte des pays producteurs correspond donc à celle des pays consommateurs. En 2006, la production mondiale de charbon atteignait environ 5,5 milliards de tonnes (en incluant la lignite), soit une augmentation de presque 1,5 milliards de tonnes en moins de 10 ans (figure de droite, échelle en millions de tonnes de charbon, source AIE).
La majeure partie de cette augmentation est issue de la Chine, qui est de loin le premier producteur mondial de charbon, avec plus de 50% de la production mondiale.
Cette très forte augmentation de la production (et donc de la consommation, le charbon étant peu échangé sur le marché mondial), est évidemment lié à la croissance économique chinoise et plus précisément au développement de son réseau électrique. En effet, on le sait peu en France où la majeure partie de notre électricité est d'origine nucléaire, mais à l'échelle mondiale se sont les centrales thermiques au charbon qui constituent la technologie la plus utilisée, avec environ 40% de la production d'électricité (voir par exemple sur la figure de droite pour la production d'électricité en 2005, où l'on voit que la production d'électricité utilisant le charbon, en violet, équivaut pratiquement à celles utilisant le nucléaire, le gaz naturel et le pétrole réunis ! source AIE).
Cette utilisation suffit pratiquement à elle-seule à expliquer la hausse de la production chinoise, la Chine ayant construit en 2006 pour 93 GW (l'équivalent de 90 réacteurs nucléaires) de centrales thermiques au charbon, soit une centrale... tous les deux jours !
Comme le pétrole et le gaz naturel, le charbon est un combustible qui met des millions d'années à se former, nous épuisons donc les réserves à un rythme incomparablement plus rapide qu'elles ne se reconstituent. Comme pour le pétrole et le gaz naturel, il arrivera donc un moment où la production commencera à décliner faute de réserves exploitables.
D'après le World Energy Council (conseil mondial de l'énergie), les réserves mondiales prouvées de charbon se montaient en 2007 à 847 milliards de tonnes (51% de charbon de la meilleure qualité, 32% de qualité un peu inférieure et 17% de lignite), soit environ 140 ans de production au rythme de 2007 (sans doute nettement moins au vu le la croissance de la production). Evidemment, ces réserves sont inégalement réparties au niveau mondial, les trois principaux pays "bénéficiaires" étant les USA, la Russie et la Chine qui détiennent à eux trois de l'ordre de 60% des réserves (figure ci-dessous).
Néanmoins, il faut espérer pour l'avenir de la planète que ces réserves ne seront pas totalement utilisées. La combustion du charbon émet une quantité de CO2 proportionnelle à sa teneur en carbone. En excluant la lignite, cette quantité de dioxyde de carbone correspond à peu près à 3 tonnes de CO2 pour une tonne de charbon. Brûler la totalité des réserves, conduirait à des émissions de CO2 de l'ordre de 2 100 milliards de tonne, soit... 41 fois les émissions mondiales de tous les gaz à effet de serre pour l'année 2007 ! Malheureusement, si le charbon est la source d'énergie la plus "sale", c'est aussi la moins chère...
retour au sommaire thématique